Aadel Collection

BIC Statements at ECOSOC Sessions 1984 (French)

          
          NATIONS E
          UNIES
          Conseil économique Distr.
          et social GENERALE
          E/l984/NGO/5
          15 mai 1984
          FRANCAIS
          ORIGINAL : ANGLAIS
          Première session ordinaire de 1984
          Point 10 de l'ordre du jour
          DROITS DE L'HOMME
          ExpOSé présenté par la communauté internationale Baha'ie, organisation
          non gouvernementale dotée du statut consultatif (catégorie II )
          Le secrétaire général a reçu l'exposé ci—après, qui est distribué conformément
          aux paragraphes 23 et 24 de la résolution 1296 (XLIV) du Conseil économique et
          social, en date du 23 mai 1968.
          La Communauté internationale Baha'ie (CIE) a communiqué les renseignements
          ci—après concernant les pratiques de la torture dans le monde contemporain. Ces
          renseignements proviennent de rapports transmis à la CIB sur le traitement de
          prisonniers baha'ie à la prison Evin de Téhéran.
          Le prisonnier est généralement éveillé à 4 heures du matin et emmené à la
          salle d'interrogation où il attend ses interrogateurs qui arrivent à 7 heures et le
          martyrisent sans interruption jusqu'à 4 heures de l'après—midi. Le prisonnier
          — homme ou femme — est battu à coups de poing et à coups de pied, j]. est ensuite
          attaché sur une table sp4ciàlement conçue où on le frappe impitoyablement sur
          toutes les parties du corps, notamment sur la plante des pieds avec un câble
          métallique, un tuyau de caoutchouc ou autres objets analogues en même temps que
          d'autres interrogateurs continuent de le frapper à la tète. Les tortionnaires
          vérifient de temps en temps si le prisonnier a encore la volonté de résister et
          s'il consent à se rendre aux exigences des autorités de la prison. Le traitement
          se poursuit pendant des heures ou pendant des jours selon l'endurance de la :
          victime. Un médecin est quelquefois appelé pour administrer un traitement
          superficiel de manière à maintenir le prisonnier en vie. Entre chaque séance, le
          prisonnier est contraint de marquer le pas sur ses pieds lacérés. Sous l'effet de
          la torture le prisonnier éprouve une soif atroce et trouve pour l'étancher, la
          force de marcher sans aide, sur ses jambes horriblement enflées pour boire un verre
          d'eau placé exprès à quelque distance. Les coups qu'il a reçus provoquent des
          lésions internes et le prisonnier urine du sang.
          Après la séance de torture, le prisonnier est emmené à l'interrogatoire. Pour
          l'interrogation on lui bande généralement les yeux ou on le place face au mur pour
          qu'il ne puisse pas identifier ses interrogateurs. Dans les cas où le mari et la
          84—12635 290lT (F) /...
          BP000136
          
        
          
          E/l984/NGO/5
          Français
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          femme sont tous deux prisonniers on présente à l'un d'eux au cours de
          l'interrogatoire le corps portant la trace des tortures subies de son conjoint. On
          remet au prisonnier un questionnaire et on lui ordonne de le remplir sous la dictée
          de ses interrogateurs. Affaibli et traumatisé le prisonnier reçoit encore dès
          coups et de mauvais traitements s'il ne s'exécute pas. Lorsque l'état
          d'insensibilité qui suit la torture disparaît, le prisonnier est en proie à une
          douleur encore plus atroce que l'agonie qu'il a endurée dans la salle de torture,
          et le cycle torture—interrogatoire—torture reprend avec plus ou moins d'intensité
          selon la résistance de la victime.
          Afin d'augmenter la pression psychologique exerçée sur eux, certains
          prisonniers sont transférés de la prison Evin à la prison Gawhar—Dasht à Kara], une
          petite localité des faubourgs de Tétiéran. Ils sont détenus là pendant des semaines
          ou des mois au secret dans des cellules d'environ 1 m 70 sur 2 in. A part les
          gardes qui leur apportent leur nourriture et qui les insultent et les frappent, les.
          prisonniers ne voient personne et ne parlent à personne. Les seuls bruits qu'ils
          entendent sont les hurlements et les gémissements de leurs compagnons prisonniers
          que l'on torture. Le but de la torture est d'arracher de fausses confessions de
          nature à incriminer le prisonnier ainsi que ceux qui partagent ses opinions.
          
        

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